La majorité des Acadiens établis du côté québécois de la Baie-des-Chaleurs y sont parvenus en se frayant un chemin à travers le Nouveau-Brunswick, évitant ainsi la déportation vers les colonies anglaises ou vers l'Angleterre. Les familles Thériault de la Gaspésie ont suivi un itinéraire différent mais tout aussi pénible. Leurs pérégrinations commencent vers 1750 quand les menaces d'une colonisation anglaise de leur territoire font craindre le pire pour les Acadiens de la baie Française (Fundy). Plusieurs familles se réfugient à l'Île Saint-Jean demeurée française et protégée par Louisbourg. C'est ce que font Charles et Angélique Douaron (4e génération). Lorsque la forteresse est prise par les Anglais en 1758, les Acadiens de l'Île Saint-Jean (devenue Île du Prince Édouard) et de l'Île royale (devenue Cap Breton) sont aussitôt expulsés vers la France, en particulier vers les ports de Cherbourg et Saint-Malo ou vers l'Angleterre.
Charles Thériault et son épouse furent entraînés dans le cortège. Charles mourut durant la traversée après avoir été emprisonné à Louisbourg. Le sort de son épouse n'est pas connu. Trois de leurs fils ont trouvés refuge en France près de Saint-Malo: Honoré, né en 1730, Jean (Baptiste), né en 1736 et Joseph, né en 1740. Ce dernier, après un premier mariage sans descendance vivante, épouse Marie Melanson à Pleudihen le 17 janvier 1772. De ce mariage, naquirent des jumeaux, décédés peu après leur naissance, puis, en 1776, Charles-Joseph. La mère meurt après la naissance de l'enfant et, par la suite, on perd la trace de Joseph et Charles-Joseph dans les registres de Pleudihen.
Charles-Joseph est retrouvé quelque 30 ans plus tard en Gaspésie grâce à son acte de mariage. Le 29 février 1808, il épouse à Paspébiac, Anne Dixon, fille de John et Élisabeth LeBrasseur. À quel moment et dans quelles circonstances Charles-Joseph a-t-il quitté la France pour s'établir en Gaspésie? On sait que Charles Robin avait fait de Paspébiac le centre de ses activités de pêche, qu'il recrutait des pêcheurs et qu'il était lui-même originaire des Îles Jersey. Or ces îles sont situées près des côtes de France au large de Saint-Malo où vivaient plusieurs centaines de réfugiés acadiens.
Charles-Joseph eut une nombreuse descendance: 5 garçons et 4 filles. Il est à l'origine des Thériault qui ont formé un noyau autour de Paspébiac, en particulier à St-Godefroi.
Lignée des familles Thériault de la Baie-des-Chaleurs (Gaspésie)
1. Jehan Terriot | Perrine Breau | m. le 8 mai 1635 à Martaizé (France) |
2. Germain | Andrée Brun | m. en 1666 à Port-Royal |
3. Germain | Anne Pellerin | m. vers 1690 à Beaubassin |
4. Charles | Angélique Doiron | m. le 3 octobre 1718 à Grand-Pré |
5. Joseph | (1) Mad. Broussard | m. le 24 novembre 1767 à Pleudihen (France) |
(2) Marie Melanson | m. le 8 février 1774 à Pleudihen (France) | |
6. Charles-Joseph | Anne Dixon | m. le 29 février 1808 à Paspébiac |
7. Abel | Julienne Roussy | m.le 29 septembre 1847 à St-Godefroi |
8. Charles | Élizabeth Roussy | m.le 31 mai 1881 à Port-Daniel |
9. François | Blanche LeBrasseur | n. le 10 juin 1902 |
![]() |
m. le 8 janvier 1934 à St-Godefroi d. le 10 octobre 2002 à St-Godefroi |
|
Texte préparé par Louisette Thériault, fille de François