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La Grande Virée vers le congrès national Acadien 2004

Au cours des prochaines lignes, je tenterai de vous faire vivre le plus fidèlement possible les péripéties de notre périple en terre acadienne. Précisons au départ que l’itinéraire a été conçu avec l’intention de faire un voyage historique et culturel d’abord et touristique ensuite. Les gens à bord de l’autobus avaient à leur disposition la documentation nécessaire pour suivre l’itinéraire. Pour chaque endroit où nous nous sommes arrêtés, depuis le départ jusqu’à l’arrivée, que ce soit pour manger, loger ou visiter, il y avait un document historique. Ce qui fut fort apprécié, je crois.

Nous sommes partis jeudi, le 5 août de Saint-Bruno au Lac St-Jean à six heures du matin. Notre objectif : Saint-John au Nouveau-Brunswick. Nombre de passagers : 43. Durée de cette journée : 16 heures et presque 1000 kilomètres.

GViree1En cours de route, nous nous sommes arrêtés à Hartland (N.B.) et nous avons pu nous promener sur le plus long pont couvert au Canada. Ce pont surplombe la rivière Saint-Jean. Rien à signaler de particulier, sinon la très bonne humeur des voyageurs. Les joueurs et joueuses de cartes s’en donnent à cœur joie. Michelle y va de ses commentaires historiques bien à propos.

Au cours de la deuxième journée, nous sommes montés à bord du " Princess of Acadia " pour nous rendre à Digby. Belle traversée, mer d’huile, un peu de brouillard et, en prime, exercice d’évacuation par des secouristes venus en hélicoptère. Ce fut très spectaculaire.

Ensuite, nous nous sommes rendus à l’Université Sainte-Anne à Pointe-de-l’Église en Nouvelle-Écosse. C’est là que nous devions dormir pour les deux prochains jours. Sur place : visite de l’Église Sainte-Marie et du cimetière adjacent. Enfin des traces des Thériault. N’étais-ce pas là le but de notre visite, remonter dans le passé? On peut déceler une certaine nervosité. Les gens sont fébriles. On a hâte d’arriver au site du congrès à Saulnierville où nous sommes attendus.

GViree2Sans trop élaborer sur le congrès, nous pouvons dire que nous n’avons pas manqué notre entrée ni notre sortie. Il fallait nous voir endossant nos chandails rouges. Nous étions fiers d’afficher notre appartenance à cette belle et grande famille Thériault. Fiers également de représenter notre belle région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Nous y avons passé deux magnifiques journées. Nous en avons profité pour goûter aux mets typiques acadiens et pour visiter le chantier maritime A.F. Thériault & Fils.  Très intéressant. Les gens étaient comblés.

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Au lendemain du congrès, nous nous sommes dirigés sur Port Royal afin d’y visiter Fort Anne et les Jardins Historiques. Ici, je me dois de souligner la performance absolument exceptionnelle du guide qui nous a accueilli. Parfaitement au courant de l’histoire des Acadiens et dans un très beau français, assaisonné de son accent local, nous avons littéralement bu ses paroles. Félicitations M. Allan Melançon. Je suis un peu à court de qualificatifs pour décrire avec fidélité tous les sentiments que nous avons éprouvés lors de ces visites : surprise, émerveillement, étonnement, tristesse, pincement au cœur et quoi d’autre. Nous touchions à l’histoire. Nous voyions de nos propres yeux les sites où ont évolué nos aïeux. C’était magique.

GViree4Prochaine étape de la journée : Grand-Pré. C’est là, je crois, que la fibre patriotique a été le plus grandement touchée. En effet, en plus de la beauté du site, je crois ici nécessaire de vous entretenir du petit film de vingt minutes relatant " Le grand Dérangement de 1755 ". Toutes les émotions y sont passées. Nous sommes sortis de la salle bouleversés. Beaucoup d’entre nous, les yeux rougis, un " motton " dans la gorge, affichaient des sentiments partagés entre la pitié envers ces pauvres gens sans défense et de la colère envers ces " maudits Anglais " jaloux de la réussite d’un peuple simple, travaillant et imaginatif qui ne souhaitait que la paix. Ce fut sans aucun doute le moment le plus fort du voyage pour la très grande majorité d’entre nous. Nous avons également appris avec fierté que la fondation de Grand-Pré revient à deux familles: celles des Melançon et des Thériault.

La journée s’est terminée à Wolfville dans un hôtel dont je tairai le nom par crainte de poursuites. Ici aussi, nous avons vécu des émotions fortes. Nous sommes allés de surprise en surprise : chalets loin dans le bois avec sentiers de gravier au lieu de petits motels, mauvaises informations, mauvais service et finalement perte de bagages pour deux des nôtres, Bernadette et Luc. Pour un hôtel affichant trois étoiles et demie, il faudra repasser. Mais ce fut l’occasion, pour ceux qui en furent témoins, de voir à l’œuvre ma belle-sœur Sylvie; son anglais fut impressionnant.


Ce même soir, Guy et Bernadette, nous avisèrent qu’ils devaient quitter le lendemain pour une urgence familiale. Depuis, nous avons appris avec tristesse le décès de Yvon, frère de Guy. J’ouvre ici une parenthèse pour offrir à Guy et à sa famille, toutes nos condoléances. Tes compagnes et tes compagnons de voyage sont de tout cœur avec toi.

La suite du voyage fut plutôt touristique. Nous avons mis le cap sur la très jolie et pittoresque petite ville côtière de Lunenburg classée patrimoine mondial par l’UNESCO. Quel délice que le poisson frais que nous y avons dégusté. Ensuite, nous nous sommes rendus à Peggy’s Cove, site merveilleux et surprenant. Comment les habitants de cette petite anse ont-ils fait pour ancrer leurs maisons sur ces roches dénudées soumis aux vents et rafales incessants? L’emprise de la mer doit être très forte. C’est au large de ces côtes que s’est abîmé un avion commercial suisse faisant plus de deux cents victimes en 1998. Il existe un monument commémoratif à cet effet.

GViree5Lunenburg         GViree6Peggy's Cove

Nous avons terminé cette journée à Halifax. Très belle ville, immense port de mer, promenades sur les quais animés, casino d’où plusieurs sont revenus un peu plus riches et d’autres y ont laissé quelques " pesos ". Toutes et tous étaient enchantés. Soirée chaude et confortable, que demander de plus!

La sixième journée fut la dernière consacrée aux visites avant le retour. Nous nous sommes promenés sur les plages de Hopewell Rocks à marée basse, au Nouveau-Brunswick. C’est à cet endroit que l’on peut observer les plus hautes marées au monde.  Fait assez cocasse :  croyez-le ou non, la guide française que l’on nous avait spécialement attribuée, Jocelyne Boucher,  était originaire d’Alma au Lac-Saint-Jean. Il fallait voir avec quelle excitation, les larmes aux yeux et des trémolos dans la gorge, elle était heureuse de pouvoir s’entretenir avec des gens de chez elle. On pouvait ressentir une profonde sympathie parmi les passagers de l’autobus.

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GViree9Inutile de dire que nous avons eu droit à toute une visite guidée. À la fin, elle nous conseilla d’ajouter une étape imprévue à notre itinéraire, Cap Enragé, qui se trouvait sur notre route moyennant un léger détour. Encore une fois, ce fut impressionnant. Plusieurs ont eu des frissons lorsque l’autobus a gravi ou descendu des pentes abruptes. Certaines ont même préféré fermer les yeux. Ici, je dois dire toute mon admiration envers notre chauffeur, André Côté. Les petits chemins tortueux et montagneux, " y connaît ça ". Quelle adresse et quel calme. Nous nous sommes toujours sentis en sécurité. Pince sans rire en plus. Tout un chauffeur!

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Le dernier de nos arrêts s’est effectué à Kamouraska. Avec la complicité de Lucie, native de la région, nous avons pu visiter " Le Berceau " qui commémore le lieu où s’installèrent les premiers Acadiens venus de l’Acadie. On y retrouve un très beau monument garni de plusieurs plaques commémoratives dont celle des Thériault. Nous étions touchés par la solennité des lieux et le respect qu’il commande.

Pour terminer, je tiens à saluer et à remercier tous les gens rencontrés pour leur chaleur et leur collaboration tout au long de ce périple. Surtout, je tiens à remercier tous les passagers de notre autobus qui ont toujours démontré une patience, une sérénité et une joie de vivre exceptionnelle. Merci pour vos sourires, votre bonne humeur, votre compréhension et votre complicité. Je suis tellement fier de vous. Je vous avoue que j’ai déjà hâte à 2009 alors que nous irons certainement au prochain Congrès Mondial Acadien. Que chacune et chacun se le dise. C’est d’ailleurs un rendez-vous lancé à toutes et à tous d’ici ou d’ailleurs.

N’est-ce pas là une belle histoire? C’est de ce que nous faisons aujourd’hui que l’on parlera demain. Tu fais partie de l’histoire, fais-la belle…

Texte :  André Therriault           Photos :  Micheline Lachance

 

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